DanganRonpa : Trigger Happy Havoc, développé par Spike Chunsoft, est une sorte d’ovni dans notre paysage vidéoludique occidental, et pour cause : il s’agit d’une Visual Novel, un genre que nous vous définirons un peu plus loin, et qui n’est habituellement réservé qu’à un public japonais. Ce jeu nous fait donc avancer vers des sensations inconnues, et suivant les goûts de chacun cela pourrait être pour le pire, comme pour le meilleur. Mais ne vous en faites pas, pour les plus frileux qui n’oseraient pas franchir le pas, notre test est là pour vous guider.
DanganRonpa : Trigger Happy Havoc, une école pas comme les autres…
Avant de rentrer dans les détails, commençons par répondre à la question que beaucoup peuvent se poser, qu’est ce que le Visual Novel ? C’est assez simple au final, ce genre de jeu n’est autre qu’une sorte de livre interactif illustré. Pour le coup, on pourrait même dire qu’il s’agit d’un manga interactif, et qui dit « livre », dit aussi « dialogues »; et c’est justement là que nous allons certainement en perdre certains en cours de route. En effet le jeu n’étant pas localisé, et reposant presque essentiellement sur ses dialogues et sa narration, il sera assez compliqué pour un non anglophone de comprendre la totalité de l’histoire. Il serait donc dommage de sortir de cette expérience avec un blocage complet vis à vis du genre, juste à cause de la non localisation du titre qui vous aura fait penser que l’histoire était un calvaire à suivre. Cela étant dit, nous pouvons passez aux cœur du jeu, à commencer par son pitch de départ qui devrait plaire aux fans du manga Judge.
Nous incarnons Makoto, un jeune homme se préparant à intégrer la Hope’s Peak Academy, qui va se retrouver avec un groupe extrêmement varié puisque chaque élève sélectionné pour entrer dans cette école est le meilleur dans son domaine de prédilection. Nous retrouverons alors des personnalités très hétérogènes comme une chanteuse pop, un « biker », ou encore Makoto, notre héros, qui n’est autre que l’élève le plus chanceux. Comprenez par là qu’il a été sélectionné au hasard, il n’est donc dans cette école que par pure chance…Enfin si l’on peut appeler ça de la chance. Après être arrivé dans ce lieu nouveau pour lui, il va découvrir à ses dépends que cette école n’en est pas vraiment une, mais qu’il s’agirait plutôt d’une prison régit par des règles vicieuses et malsaines dont seul Monokuma assure le respect.
Monokuma est un petit ours mi ange mi démon(voir image ci-dessous) qui est présent pour nous accueillir, et surtout nous apprendre que seule la mort saura nous faire sortir de cet enfer dont nous sommes prisonniers. C’est là, la clé de voûte du jeu, il faudra selon les règles en vigueur tuer ou être tué, mais à la condition que le coupable du meurtre ne soit jamais découvert. Vous aurez donc compris que l’ambiance dans laquelle nous évoluons se trouve être très malsaine, et c’est ce qui fait le charme du jeu, de toujours jouer entre l’humour et le sordide ou l’horreur et la légèreté.
…Où l’espoir est mêlé au désespoir
Ce ton particulier donné à DanganRonpa : Trigger Happy Havoc s’articule autour des personnages qui sont tous sans exception, très différents les uns des autres. Ils sont tous très stylisés comme ils pourraient l’être dans un manga, c’est à dire avec des traits de personnalités exacerbés, presque caricaturaux. Ceux-ci sont représenté dans un univers tantôt en 3D, tantôt en 2,5D en fonction de l’action que nous sommes en train de réaliser. Mais la majeur partie du jeu se passe en 2,5D, pendant les phases de dialogues qui sont extrêmement longues, peut-être trop pour qui n’aurait pas l’habitude de lire autant de texte dans un jeu vidéo, mais c’est l’atout numéro 1 du jeu, sa narration.
En effet, on découvre petit à petit les personnalités de chacun, on apprend à connaitre les personnages, et si au début le jeu semble fade, c’est justement parce qu’on ne connait encore rien des personnages, mais croyez moi, vous allez vite vous attacher à certains d’entre eux. Mais un beau jour le premier meurtre est commit, et le jeu prend une tout autre dimension, tout le monde se méfiera de tout le monde, et il faudra tout faire pour trouver le coupable. Nous devrons recueillir des preuves en nous baladant dans l’école, partir en investigation, recueillir des informations auprès des autres élèves, dans le but de finir sur un procès, puis une accusation. Le procès est une suite de joutes verbales et de minis-jeux assez dynamique, ce qui donne un bon rythme, même si l’on aimerait parfois abréger les choses plus rapidement.
Toute fois les cinématiques des exécutions des coupables sont vraiment une belle récompense après avoir passé des dizaines de minutes au procès. Cependant, le problème dans DanganRonpa : Trigger Happy Havoc c’est que même si l’histoire est vraiment intéressante, il y a parfois des longueurs ou des temps morts qui auraient mérités d’être moins présents. Mais au-delà de ça, l’ambiance est vraiment géniale, mêlant les genres comme peu de jeux se permettraient de le faire, nous offrant des scènes stylisées comme on aimerait en voir plus souvent. On notera aussi que la musique couplée à l’image donne au jeu une saveur tout particulière, surtout du au fait que chaque situation est agrémentée d’une bande son collant parfaitement à l’action. Il ne fait aucun doute que le succès en Europe ne sera pas retentissant, et en grande partie à cause de la lecture omniprésente, mais si vous arrivez à passer au-delà de cette petite barrière, il ne fait nul doute que vous vivrez et connaîtrez de nouvelles sensations qu’on ne retrouve que dans ce genre de jeu. La seule question c’est, oserez-vous franchir le pas?
Vous pouvez en découvrir plus sur l’univers de DanganRonpa : Trigger Happy Havoc sur le site officiel de NIS America.
Notre test du deuxième épisode : DanganRonpa 2: Goodbye Despair est à lire !
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