Après un WRC 2 correct mais encore perfectible pour les puristes de simulations de Rallye, Milestone retente sa chance avec WRC 3, soft distribué cette-fois par Bigben Interactive.
Outre l’importante mise à jour indispensable dans l’optique de revivre le championnat du monde des Rallyes 2012, ce troisième opus se veut le fruit d’une collaboration étroite entre le studio de développement et la communauté des joueurs, le but étant de rendre à cette licence ses lettres de noblesse. Mais qu’en est-il vraiment manette en main ? Début de réponse avec nos impressions sur cette pré-version testée pendant la Gamescom sur PS3 et Xbox 360.
L’expertise du pilote

Comme cela est le cas depuis bientôt un an sur LightninGamer pour chaque test ou article en rapport avec une simulation automobile, rappelons que notre spécialiste, J.B, dispose d’une expérience en tant que pilote automobile lui permettant de donner aux lecteurs un retour légèrement plus pointu sur ces productions vidéoludiques. Une expérience d’avantage axée sur des courses sur circuit (une cinquantaine d’épreuves courues dans toute l’Europe) mais ponctuée de quelques sessions « terre » et autres stages de Rallye sur KartCross et 106 Rallye Gr. N. Voyons donc à quel point WRC 3 s’est améliorée depuis notre test du second opus, disponible juste ici.
Retour vers la simulation pure et dure ?
Dans WRC 2, cette éternelle balance entre une prise en main arcade et simu avait eu tendance à nous agacer légèrement. Bonne nouvelle avec ce troisième opus, qui semble désormais d’avantage axé vers la simulation, sans que nous puissions confirmer de manière définitive cet apparente nouvelle orientation, qu’il nous faudra valider lors d’une session de jeu plus longue. A noter que, durant cette session, nous avons eu l’opportunité de tester la Polo WRC –en exclue !- sur le Rallye d’Allemagne, puis la Ford Fiesta S2000 sur le Rallye de France, Alsace.
Globalement, les voitures semblent moins sous-vireuses, défaut chronique qui touchait étrangement toutes voitures de toutes catégories dans le précédent opus. Cette tendance à devoir activer le frein à main plus souvent que dans le réel paraît également avoir été atténuée pour ce qui concerne la catégorie WRC. Cependant, à titre d’exemple, le comportement d’une Ford Fiesta S2000 sur un rallye asphalte ne nous ait pas apparu, de prime abord, comme exempt de défauts, avec un sentiment de flottement étrange, notamment en sortie d’épingle. De plus, le frein à main a toujours cette tendance à exagérer le dérapage souhaité, un aspect peut-être dû à un réglage trop important, cette facette étant modifiable dans les options. Point à confirmer ou non dans le test définitif, sachant que le comportement globale des voitures semble de toute façon s’être bonifié sensiblement…
Toujours au chapitre des points litigieux, il se pourrait que, dans certaines situations, les sorties de piste soient légèrement exagérées. Pour preuve, une sortie de route sur une portion à très faible dénivelée (Rallye d’Allemagne) provoquant de manière assez surprenante un tonneau pour le moins inattendu. Problème très localisé toutefois, cette mésaventure ne s’étant produite qu’à une seule reprise.
Par contre, la lecture de notes du copilote s’est clairement améliorée. L’on se souvient que WRC 2 souffrait trop souvent de la lenteur de lecture de ce dernier, occasionnant ainsi des sorties de pistes et multiples ratés lors de passages dans des portions délicates et/ou à très haute vitesse. Surtout, le rythme de lecture est désormais réglable dans les paramètres, une très riche idée dans l’optique de satisfaire les pilotes les plus chevronnés.
Graphismes et contenu, quoi de neuf ?
Graphiquement, même si les développeurs mettent en avant un réalisme accru, WRC 3 ne nous a pas impressionnés sur ce plan. Clairement moins perfectible que le précédent opus, ce dernier n’atteint pas pour autant des sommets en la matière, du moins concernant cette pré-version mise à disposition sur le Gamescom. Côté sonorités des moteurs en revanche, pas de problèmes, chaque véhicule disposant de ses propres sons, à priori fidèles à la réalité.
Pour ce qui concerne la longueur des spéciales et donc des Rallyes, les épreuves ont une nouvelle fois étés amputées de certaines parties, paramètre qui interdira de prendre part à un Rallye dans sa totalité, un peu dommage pour les puristes, même si les pilotes virtuels occasionnels n’y verront que du feu. Toutefois, nous avons remarqué un rehaussement de la difficulté qui fera le bonheur de ces puristes. Car même en difficulté intermédiaire, il nous a été bien difficile d’éviter de terminer en fond de classement, tant sur le Rallye d’Allemagne que sur l’épreuve Alsacienne. De bonne augure côté challenge…
Enfin, un nouveau mode carrière a été pensé afin d’offrir un spectacle et une diversité supérieure dans les épreuves rencontrées. Ainsi, en marge des Rallyes classiques, plusieurs défis spéciaux (comme le fait de faire la course face à un avion ou encore de prendre part à une épreuve de Drift) seront proposés, histoire d’engranger de l’expérience dans cette carrière. Evidemment, ce choix un peu dans l’esprit d’un Dirt fera grincer des dents, bien que l’on comprenne cette orientation probablement destinée à attirer des joueurs plus occasionnels, d’autant que des aides au pilotage seront activables pour aider ces derniers à s’en sortir. Côté voitures, une cinquantaines de livrées sont annoncées, ainsi que trois catégories.
Encore perfectible mais sur la bonne voie !
En résumé, si ce WRC 3 semble encore perfectible, notamment graphiquement et sur deux ou trois points de maniabilité, Milestone a clairement rehausser le niveau afin de gommer plusieurs défauts récurrents constatés dans WRC 2. Le copilote est ainsi désormais plus performant et la difficulté –trop faible dans le précédent opus- semble également avoir été montée d’un cran, deux très bonnes choses. De plus, cet opus paraît plus proche de la simulation que ne l’était son aîné, avec un comportement des véhicules plus sain (moins de sous-virage chronique), bien que quelques défauts soient encore au rendez-vous dans le domaine. L’on espère d’ailleurs que la version définitive gommera ces quelques incohérences. L’on regrettera aussi le fait que les développeurs aient une nouvelle fois opté pour des Rallyes amputés de certaines portions/spéciales alors que des défis plus fantaisistes font leur apparition de manière à créer un « show » dans un esprit x-games qui ne plaira pas à tout le monde.
Nous retiendrons toutefois plutôt les réels efforts faits par Milestone pour rendre la licence WRC plus réaliste et globalement plus proche de ce que sont en droit d’attendre les amateurs de simulation de Rallye sur consoles, jusque-là lésés en comparaison avec les joueurs PC. Encourageant, à quelques semaines de la sortie officielle sur PC, PS3, Xbox 360 et PS Vita, alors qu’il nous a été confirmé qu’aucune version Wii U n’était actuellement en développement.
J.B