Annoncé depuis 2011 tout de même, Aeterno Blade – anciennement Chrono Blade pour ceux qui suivent bien l’actualité vidéoludique – est enfin disponible sur l’eShop de cette chère 3DS ! Le jeu de Corocell a su se cacher durant plusieurs années et il est récemment sorti de l’ombre grâce à une démo sur le service en ligne de Nintendo, afin d’essayer de convaincre le plus de gens possible que le concept du contrôle de l’espace et du temps peut encore avoir du charme. Avec son synopsis focalisé sur la vengeance et l’ambition de faire partie de la grande famille des Metroidvania, Aeterno Blade a-t-il de quoi devenir mémorable ? Si vous avez testé la démo, il se pourrait que vous soyez à peu près d’accord avec ce qui sera dit par la suite…
Test de Aeterno Blade sur Nintendo 3DS
La vengeance ne s’atténue pas avec le temps, bien au contraire
Aeterno Blade commence avec une sympathique cinématique en images de synthèse nous laissant espérer que les cinématiques du jeu seront un minimum travaillées mais lorsque la partie est commencée, l’illusion tombe bien vite et on découvre une mise en scène qui ne vaut pas un sou, à défaut d’avoir une 3D qui fait bien son boulot… La mise en scène du jeu est égale à son scénario, qui semble avoir été écrit en quelques minutes en dehors du cadre du travail : l’héroïne du jeu, Freyja, est jeune et jolie mais après que tout son entourage ait été massacré par les méchants du jeu, menés par le cruel Beladim au design vu mille et une fois dans les J-RPG (grand, visage ténébreux avec des cornes, chaînes sur le torse et sur les bras, grand manteau et hop on obtient un vilain pas beau et pas gentil), elle décide de devenir une guerrière féroce à 100% (on peut le constater avec un rapide coup d’œil sur l’armure qui ne montre aucune partie sexy du corps, navré messieurs et mesdames aimant les dames) et de consacrer sa vie à… la vengeance. Un grand classique, n’est-ce pas ? Dans sa quête, elle est aidée de quelques personnes anecdotiques et d’une mystérieuse femme sortant de nulle part, Vernia, qui lui apprend à se servir de son épée capable de modifier l’espace et le temps. C’est certain, le scénario du titre ne restera pas bien longtemps dans les mémoires, notamment à cause de sa mise en scène qui fait pitié (la plupart du temps, les personnages sont à peine animés et les dialogues se font par le biais d’artworks sortant tout droit de l’ère PlayStation, ce qui peut charmer ou non et quand on a droit à de « vraies » cinématiques, ce n’est pas glorieux non plus) et de personnages à peine travaillés, malheureusement, nous pouvons dire pratiquement pareil des autres aspects du jeu…
Boring Blade
Plus tôt, nous avions dit qu’Aeterno Blade se veut un Metroidvania, à savoir que le cheminement des niveaux ressemble à du Metroid – plusieurs zones reliées avec divers chemins possibles – tandis que le gameplay pur et dur ressemble à du Castlevania – personnage qui peut sauter, se battre avec divers combos et utiliser des pouvoirs. Dans les faits, ni l’un ni l’autre ne fonctionne à merveille : le level design a été fait avec très peu d’inspiration, de nombreuses zones ne sont en fait que des couloirs avec pas grand chose à faire dedans (mécanismes à actionner, pièges à éviter, etc.) et l’exploration est minimale, seuls de rares lieux vous proposent de revenir plus tard afin de pouvoir accéder à une nouvelle zone grâce à un pouvoir fraîchement acquis mais honnêtement, la motivation de le faire est proche du zéro vu l’absence de récompense et le gameplay mou du genou. En effet, on ne prend pas beaucoup de plaisir à jouer avec Freyja (jouer dans le sens vidéoludique, bien sûr, ne nous prenez pas pour des pervers voyons !), avec ses faibles animations et ses combos qui se comptent sur les doigts d’une main, on la voit surtout avancer et taper pratiquement de la même façon durant trop longtemps. Certes, nous avons affaire à un jeu eShop mais cela n’excuse pas tout, surtout quand les ennemis sont ridicules, dans tous les sens du terme : en plus d’avoir un design souvent, soyons honnêtes, moche et fort peu original, la majorité d’entre eux sont de vulgaires punching balls sur pattes et rares sont les vilains qui vous feront user des pouvoirs de Freyja, l’un des rares bon points du jeu. Ceux-là vous permettent de revenir un peu en arrière, vous téléporter, ralentir les ennemis, etc. Cela apporte un peu (mais vraiment juste un peu) plus de joie lors des combats et des phases de plates-formes, notamment lorsqu’on avance dans le jeu et découvre des pouvoirs améliorés mais rien n’y fait, Aeterno Blade reste ennuyant et se montre indigne de ses légendaires modèles. Les graphismes et la bande-son auraient pu sauver le reste mais là encore, c’est un échec avec une touche graphique tristounette (lieux ultra classiques, textures faiblardes et couleurs fades, seuls quelques effets et modélisations se démarquent du lot) et une bande-son avec des musiques soit passables, soit horribles. De plus, il n’est pas bien long, quelques heures suffisent à le boucler et le degré de rejouabilité est quasi nul… Bref, vous l’aurez compris, Aeterno Blade se pare de bonnes intentions mais dans les faits, c’est un jeu tout ce qu’il y a de plus classique et guère passionnant, il y a bien mieux dans le genre et l’eShop de la 3DS a davantage de meilleurs jeux. À n’acheter que si vous êtes vraiment en manque de Metroidvania mais gare à la probable déception !