La sortie de Diablo 3 occupe toujours les esprits. Quand, où, comment, qui a dit quoi ? La nouvelle rumeur table sur la date du 28 mars. Fiabilité de l’information ? 1%.
Tout le monde veut des informations sur la sortie de Diablo III, obtenir le scoop, l’annonce qui fera date. A regarder aujourd’hui, on trouve quantité de rumeurs évoquant une sortie de Diablo III pour le mois de [remplacer par le mois M+2]. La simple apposition d’une date résonne sur le net comme dans une cathédrale : une musique belle à entendre mais qui sonne creux.
Blizzard nous l’a pourtant dit, redit et re-redit, toutes les annonces de dates de sortie n’émanant pas d’un communiqué de presse officiel de Blizzard ne sont que des spéculations. Pourquoi alors tant d’acharnement et de prédictions hasardeuses. Allons-nous assister chaque mois à ce ballet de fausses annonces, de rumeurs confirmées par des revendeurs sous couvert d’anonymat.
C’est un peu mon coup de gueule du jour, teinté d’une once de tristesse pour ce qu’est le quotidien des rédactions actuelles. Sommes-nous en train de devenir les tabloids de l’industrie vidéo-ludique ? Journalistes, bloggeurs, ménestrels, vous, moi, il est temps de se ressaisir et de revenir à notre vocation première : l’information et le partage d’une passion. Diablo III n’est qu’un exemple parmi d’autres, plus graves encore qui vont jusqu’à annoncer la faillite d’une entreprise, se moquant de l’impact qu’une telle annonce peut avoir sur la firme ou ses employés.
La rumeur a quelque chose de séduisant, pour ceux qui les diffusent comme ceux qui les lisent : la rumeur fait lire et elle fait vendre. Mais lui donner trop de place, c’est un peu vendre son âme au diable, jusqu’à perdre toute crédibilité et délivrer ce qui n’est plus qu’un bavardage. Est-ce là tout le respect que nous avons à offrir à nos lecteurs : les noyer de désinformation racoleuse et inutile ? D’où que nous venions, quel que soit notre parcours, avant d’écrire sur le jeu vidéo nous avons tous été lecteurs. A ce titre, nous attendions des magazines et des sites qu’ils nous proposent des informations claires, structurées et pertinentes.
Lire un amas d’hypothèses n’a jamais eu le moindre intérêt et n’en aura jamais. En revanche, la rumeur, elle, conserve certains atouts et mérite même un traitement privilégié : enquêter, se renseigner, débusquer l’information fait partie du job. Analyser, puiser dans ses connaissances et construire un raisonnement pour anticiper le possible devrait être la seule façon d’envisager les informations. Facile à dire, moins à faire, car le temps manque souvent, mais garder cela en tête serait déjà un bon point.
La lecture, ce matin, d’une nouvelle fournée de rumeurs, livrées brutes, sans prise de recul, sans analyse, sans citation de sources, ne peut soulever qu’une indignation face à cette malheureuse mode. En lieu et place d’un énième colportage, vient ce brûlot, pour rappeler que les rumeurs sont souhaitées, nécessaires, voire indispensables mais ne dispensent pas de garder un esprit critique et pour enfoncer le clou, un esprit éthique.
S.W.