Difficile de passer à côté, le nouveau titre phare de l’excellente maison d’édition Ki-oon n’est plus à présenter : Dragon Quest Emblem of Roto. Attendu depuis de nombreuses années par les fans, après Dragon Quest – La quête de Dai (aussi connu sous le nom de Fly, édité par j’ai lu, avant la nouvelle édition des éditions Tonkam), Ki-oon a comme souvent, mis le paquet sur la communication. Ainsi on a pu retrouver son dessinateur en dédicace lors des 15 ans de la Japan Expo, avec un stand entièrement décoré aux couleurs de la saga. Énorme succès au Japon et terminé en 21 tomes, nous avons eu l’opportunité de lire les deux premiers tomes.
Review Dragon Quest Emblem of Roto
Emblem of Roto : une aventure épique
De nombreuses années se sont écoulées depuis que Loran et Carmen, les héritiers du légendaire héros Roto, ont triomphé des forces du mal. Emportant avec eux un fragment du mythique emblème de leur aïeul, les deux frères ont chacun fondé leur propre royaume : celui de Loran au nord et celui de Carmen au sud. Mais après cent ans de paix et de prospérité, le monde est de nouveau menacé… Les armées maléfiques font le siège des derniers bastions humains, qui tombent les uns après les autres. Possédé par un démon, le roi de Carmen entraîne son royaume à sa perte. Seuls survivants de cette tragédie : le prince Arus, héritier du héros Roto, et Lunafrea, fille du général en chef des armées de Carmen. Pendant dix ans, la jeune femme élève le petit Arus dans le plus grand secret, à l’abri de ses ennemis. Mais, débusqués par une troupe de monstres, nos deux héros et leurs compagnons décident de prendre la route pour contrer la montée des ténèbres. D’autant que dans le royaume jumeau de Loran, l’héritier du trône est né à son tour. Baptisé Jagan, il s’est allié aux forces du mal et a juré la perte des humains. Ainsi se présente la nouvelle histoire au sein de l’univers de Dragon Quest ; dont le character designer n’est autre Akira Toriyama, l’auteur de Dragon Ball, excusez du peu. On y reconnaît sa patte, et il n’est absolument pas nécessaire d’avoir joué aux jeux pour pouvoir lire le manga. Preuve en est, je n’y ai jamais joué et pourtant, le monde dépeint m’est familier et il est impossible de ne pas reconnaître les fameux « slimes », la mascotte gélatineuse. Comme pour tout bon J-RPG qui se respecte, l’univers crée est déjà extrêmement complet, avec son bestiaire, son histoire, mais tout ceci est tellement vaste que chaque récit aborde une histoire nouvelle, sans redite aucune avec la précédente.
Ainsi dans les deux premiers tomes de Emblem of Roto, on peut voir la nouvelle intrigue s’installer. On découvre deux royaumes, pris d’assaut par les forces des ténèbres, qui essayent de prendre possession des héritiers fraîchement nés pour assouvir leur domination. Heureusement, un d’eux, Arus, en réchappe et est élevé à l’abri du danger, tandis que le second est possédé par le mal. Dès le début, on peut voir le déséquilibre entre le bien et le mal, ce dernier ratissant tout sur son passage, nos héros se retrouvant désemparés. Il ne parte pas vainqueur dès le début, loin de là. Et dès le début, on a hâte d’être à la confrontation entre le « prince du bien » et le « prince du mal ».
Une histoire complète et cohérente
Une fois Arus assez grand, un petit groupe se formera, et on verra apparaître les prémices de la résistance. De la même manière qu’un RPG, de nouveaux alliés rejoindront les rangs, ou enseigneront leur savoir aux héros. On retrouve ainsi dans ces deux premiers tomes, toutes les ficelles du jeu-vidéo lui-même. Mais ce qui permet de mettre en place l’aventure vidéo-ludique, ne passe pas forcément aussi bien en livre. C’est pourquoi on retrouve deux premiers tomes assez classiques dans la forme. On assiste à la mise en place de l’histoire, mais quelque part, on « subit » aussi ce démarrage. On a affaire à un shonen pur et dur, à la «nekketsu». Pour gagner plus de puissance, il faut s’entraîner. Et cet entrainement occupe une bonne partie du second tome. Loin d’être palpitant, on assiste aux différents exercices sans vraiment rentrer dans l’histoire. Mais ce passage à l’avantage de nous faire découvrir plus en profondeur nos protagonistes. On découvre leurs faiblesses, leurs défauts et qualités et on s’attache peu à peu à eux, bien qu’ils soient encore très manichéens. Ces deux premiers servent donc clairement à poser les bases, et à faire découvrir aux lecteurs, ceux qu’ils suivront tout le long de cette aventure. Loin d’être la claque qu’on espérait, ils restent une très bonne entrée en matière et donne envie d’en lire plus, ce qui est le plus important. Il faut noter que la fin du tome 2 aide grandement à cela, car il s’arrête au milieu d’un combat fatidique, où l’on rencontre un personnage qui s’annonce d’or et déjà important et mystérieux.
Le premier tome d’Emblem Of Roto étant sorti en 1991, on pouvait craindre que le dessin ait pris un petit coup de vieux. Et bien pas du tout. Si il est clair que le manga a été dessiné avant les années 2000, le coup de crayon de l’auteur a très bien vieilli. On sent que le manga a fêté ses 20 ans il y a peu, mais à la manière d’un Dragon Ball, ce style est intemporel et ne gêne en rien au plaisir de lecture. Efficace et détaillé, il sied parfaitement à la narration et le dessinateur s’est bien imprégné de l’univers de Dragon Quest, cela se sent dans son trait, il connait son domaine.
Pour ce qui est de l’édition en soi-même, comme toujours avec Ki-oon, c’est un travail impeccable. La traduction, le papier, tout est niquel. En plus de cela, le dos présente une frise, qui s’étalera sur les 21 volumes en entier. Un petit plus qui fait toujours plaisir, en plus de faire bien classe sur vos étagères.
Pour terminer, les deux premiers tomes de Dragon Quest – Emblem of Roto sont bons. Au vu de son succès au Japon et de sa réputation, je m’attendais réellement à un début en fanfare, qui se révélerait immédiatement totalement indispensable, mais ça n’a pas été exactement le cas. Mais loin d’être décevants ou décourageants, ces deux tomes annoncent juste le meilleur pour la suite. Avec un univers aussi vaste que riche, de nombreux personnages sympathiques (bien que manquant encore un peu de nuance) et une édition irréprochable, Dragon Quest – Emblem of Roto ne peut être qu’une grande série.
(article rédigé par Moko-chan)
Je me suis laissé tenté par l’aventure Dragon Quest et j’ai beaucoup aimé Emblem of Roto.